Il n’aura échappé à personne qu’en haut de chaque article il y a une petite image format timbre poste, qui est sensée représenter globalement le sujet de l’article. C’est un dessin ou une peinture numérique (hormis 3-4 articles news où il s’agit d’un photomontage à l’humour déplorable).
Quand j’ai commencé à faire le site je disposais déjà d’un stock de dessins au graphite assez conséquent, il devait déjà y en avoir une centaine. Aujourd’hui il doit y en avoir 450, rien que pour des illustrations médicales ou anatomiques (sans compter les dessins sommaires pour la lecture de la radiographie thoracique et de l’ECG). Auxquelles ont peut ajouter une poignée de dessins non médicaux mais qui pourront quand même être utilisés en illustration comme Linda Blair dans L’exorciste pour les vomissements.
Au début évidemment, j’ai fait des croquis au crayon graphite parce que c’est le plus simple et c’est ce que je maîtrise le mieux. J’ai testé un peu dans ma jeunesse (…) l’aquarelle, le fusain et surtout le pastel (jamais l’huile), et pour le premier ça n’a pas été une franche réussite, pour le second/troisième ça s’apparente beaucoup au graphite et c’est donc moins difficile en apparence même si c’est très volatile. La fixation par spray a tendance a ternir l’image donc c’est un peu frustrant.
L’idée était aussi de fournir une illustration comme dans les vieux livres, et donc le réalisme n’était pas forcément la priorité. Néanmoins puisqu’il y avait à chaque fois un modèle, une vraie photo, il fallait que ça ressemble quand même.
Le processus est très simple :
* = Albrecht Dürer (1471-1528), peintre allemand avait mis au point un système permettant de gérer les problèmes de proportions. Sa grille était un verre quadrillé entouré d’un cadre disposé entre lui et le modèle. Il reproduisait sur le papier cette grille en faisant varier la taille du côté si besoin. Sur la gravure qui le représente on voit aussi un repère placé devant ses yeux pour conserver le même point de fuite.
Plaie de la paume de la main (2008)
Autre exemple sur l’hématome des parties molles (2009)
Ce qui est amusant c’est de constater qu’en fonction de la catégorie dans laquelle je range mes fichiers images, il y a plus ou moins d’illustrations en couleur ou noir & blanc :
Autre exemple sur l’érysipèle des membres (2011) :
Il n’y a plus eu de dessin complet au graphite pendant longtemps, j’en refais quelques uns depuis peu, et en dessin au trait sans refaire les valeurs tonales comme pour l’échographie des pneumopathies
Je n’ai jamais pensé à les colorier après un premier croquis au graphite, je ne suis pas fan des crayons de couleur non plus. En fait je ne les maîtrise pas. Les crayons aquarellable auraient pu être un intermédiaire intéressant pour faire un lavis, mais par paresse je n’ai jamais vraiment essayé. J’ai toujours aimé les peintures, et techniquement les résultats stupéfiants que les artistes obtiennent avec l’aérographe dans le style hyperréaliste.
J’ai acheté des tablettes graphiques depuis très longtemps déjà, je dois en être à ma 6ème. La première qui traîne encore dans un coin quelque part n’a jamais permis de dessiner, ça a été une grosse déception dès l’utilisation. Même pour écrire ce n’était pas ça non plus. Il y a eu un temps assez long puis je me suis repenché sur ce que faisait Wacom et j’ai acheté une Intuos 3 assez grande. Les premiers tests avant de l’acheter, en magasin étaient intéressants mais une fois à la maison on se rend compte que c’est vraiment difficile. Particulièrement la coordination main-oeil dans le fait qu’on dessine et qu’on regarde le résultat à l’écran et pas sa main. J’ai assez vite laissé tomber …
Encore quelques années après j’ai retenté l’expérience pour une Intuos 4 d’un format plus petit, A4 et que j’ai testé plusieurs fois en magasin et j’ai été assez surpris du bon résultat avec un dessin beaucoup plus fluide. Je l’ai donc acheté et j’ai fait mes premières illustrations couleur avec. La difficulté a été de trouver un logiciel qui permette d’exploiter les capacités de la tablette sans se ruiner. Je sais que beaucoup de gens dessinent ou peignent sur Photoshop mais c’est soit hors de prix, soit en téléchargement illégal et ça me bloquait pour travailler avec. J’ai donc opté pour un compromis avec Artrage sur Mac, qui n’était pas très cher et qui surtout avait des préréglages beaucoup plus intuitifs que d’autres avec un crayon graphite, 2 brosses, un aérographe, un feutre et surtout un outil d’estompe assez puissant et pas juste un « flouteur » comme sur beaucoup de logiciels. Cet outil que j’utilise énormément reste malgré tout en deça d’une vraie estompe ou même du doigt sur un dessin réel, il a tendance à casser l’image en la pulvérisant dans tous les coins avec un aspect floconneux ou au contraire à n’être pas assez puissant et juste faire un flou artistique.
Beaucoup de peintures numériques du site ont été faites avec cette Intuos 4 et je me suis habitué progressivement à cette coordination particulière d’infographiste. J’ai acheté aussi une petite Bamboo pour les voyages et je l’ai utilisé pour certaines illustrations avec un très bon résultat. Le seul problème c’est qu’il faut que la taille de la tablette soit proportionnelle à la taille de l’écran sinon c’est une grosse galère. Donc j’utilisais l’Intuos avec un iMac 27″ et la Bamboo avec un MacBook Air 11″.
J’ai suivi de loin les progrès chez Wacom avec leur gamme Cintiq et ça m’intéressait franchement mais je ne pensais pas que c’était au point pour fournir une tablette-écran d’entrée de gamme. J’ai franchi le pas pour la Cintiq 13 HD il y a quelques années et je ne regrette pas. J’ai même du mal à revenir sur l’Intuos/Bamboo car j’ai retrouvé la sensation de dessiner en surveillant ma main et le stylet. Les seuls reproches qu’on peut lui faire c’est 1/son prix (assez cher quand même, pas abordable pour tout le monde) 2/un petit lag entre la pose de la pointe du stylet et le tracé (mais on s’y habitue) 3/la petite taille de l’écran et son format rectangulaire limite panoramique et l’absence de rotation qui fait qu’on est obligé de beaucoup faire translater l’image sur laquelle on travaille. Ces contraintes on s’y habitue (parce qu’on a pas le choix …) et c’est tout à fait possible de bien travailler avec.
L’autre contrainte qui est liée à ce média mais aussi au travail de la couleur c’est le temps passé sur une illustration. Auparavant j’étais (et je le suis encore) de réaliser un dessin tout à fait utilisable pour le site en 1 heure, et donc j’ai pu faire 3 illustrations monochrome dans la même journée (de congé bien évidemment). Maintenant sur la Cintiq il est devenu difficile de terminer une illustration en une seule journée, et souvent un dessin commencé l’après midi ou le soir va être terminé tard dans la nuit.
Le processus que j’utilise pour les peintures numériques est quasiment toujours le même :
ps: depuis peu je teste la fonction Script d’Artrage qui permet d’enregistrer l’ensemble du processus de dessin tel qu’affiché à l’écran. Malheureusement il bug encore un peu, reprend l’enregistrement alors qu’on l’a mis en pause, ou à sa décharge, on oublie de lever la pause, ce qui en début de peinture, sur la phase des grands aplats de couleur, fout en l’air tout le dessin
Quelques exemples, (oui je sais j’ai dit couleur et là le 1e exemple est en niveaux de gris), donc au départ en noir et blanc pour les ménisques, image de 2011 :
Pour l’occlusion, sujet qui n’a été exposé que longtemps après la création de l’image. En reprenant le fichier graphique j’ai vu que je n’avais fait que peu de calques, je vous ai mis en 2 l’image seule du dernier calque, en 3 superposée au fond gris de base (un joli résultat assez terreux), et en 4 le résultat final (2012)
Autre exemple : chancre (2013) pour lequel j’ai fusionné le croquis et les 1ers applats de couleur :
L’aérographe et le numérique ont l’avantage de bien rendre les matières en particulier le métal, comme pour l’article sur la CPAP de Boussignac (2014). Pour ce dessin par exemple, j’ai clairement décalqué le sujet depuis la photo parce que sinon c’était trop laborieux. J’essaie de ne pas le faire pour les dessins portant sur une partie du corps en gros plan ou un portrait.
Et pour cette année 2015, la rupture d’un muscle papillaire utilisée dans le choc cardiogénique
Bien que ça ne soit pas médical de prime abord, on comprend aisément les petits problèmes gastriques de Linda Blair dans L’exorciste, utilisé ici pour le sujet sur les vomissements
Voilà vous en savez un peu plus (ou pas si vous n’avez pas lu) sur comment ça se passe ici. Pour ceux qui se poseraient encore la question de savoir s’il y a d’autres genres d’illustrations que le médico-chirurgical, et bien malheureusement non il y en a très peu et en tous cas très peu publiés. Hormis la banane de l’hypokaliémie, le pamplemousse, quelques illustrations non médicales ont été faites mais attendent encore un brouillon digne de ce nom pour être mis en ligne donc pas de spoiler.
N’en demandez pas plus, il n’existe pas d’autre sujets de dessin, c’est un site sérieux ici !
J’ouvre (enfin je met en public) une chaîne YouTube où seront diffusés les enregistrements très accélérés des peintures faites sous ArtRage, à partir de la rentrée.
Drainage péricardique
Otite moyenne aiguë