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Epoque gallo-romaine – le sanctuaire d’Hallate

Gaulois ex voto sanctuaire Hallate

ex voto gaulois venant du sancturaire d’Hallate

Cette statuette énigmatique provient du temple d’Halatte, retrouvé lors de fouilles archéologiques du côté de Senlis, dans l’Oise.
C’est un « ex voto », qui signifie en conséquence d’un voeu. Les ex voto étaient des offrandes aux dieux déposées dans les églises ou temples, en remerciement (ou plutôt en prévision). Par ce symbole, on amenait une demande de guérison d’une maladie, d’une infirmité ou la demande de protection d’une autorité supérieure divine.

Halatte est une forêt du nord de la France, dans un massif riche en chênes et en hêtres. Elle forme avec la forêt de Chantilly et la forêt d’Ermenonville, le massif des Trois forêts. Elle a très certainement été fréquentée par l’homme depuis la préhistoire.
Un temple y a existé de manière certaine, dont on situe l’existence entre le Ier et le Ve siècle après Jesus-Christ. Après cette période, la christianisation a réduit jusqu’à faire disparaître les cultes polythéïstes, et le sanctuaire a progressivement été abandonné, puis oublié. Les croyances de l’époque voyaient dans la forêt un lieu naturel propice aux pratiques religieuses.
Redécouvert au XIXè siècle, de nombreux objets en ont été extrait, dont les ex voto (près de 300 statuettes) témoignant d’un culte important.
Les Gaulois bien que polythéïstes n’organisaient pas leur culte dans des lieux fixes, ou en tous cas dans des bâtiments consacrés. Il est donc peu probable qu’ils aient créé des ex voto, ou en tous cas ceux-ci ont subi plus facilement les outrages du temps. C’est donc Rome qui a amené cette culture .

Différentes figures ont été retrouvées, traduisant les demandes de la population, qui ne pouvaient trouver de solutions par les médecins locaux, comme dans les cas où une partie isolée du corps, un organe surdimensionné était représenté traduisant la souffrance qui préoccupait le malade.
Certaines statuettes, comme celle représentée ici, sont trop sommaires, pour qu’on puisse déterminer la demande exacte.
D’autres enfin peuvent, surtout dans le contexte de rites païens, paraître obscènes par la représentation d’organes génitaux. Mais la notion de morale et de pudeur à l’Antiquité, surtout en période de transition tribus gauloises, empire romain, était différente. Et il est probable que ces représentations émettaient non pas des désirs de performance, mais des inquiétudes tout à fait légitimes en matière de fertilité. Celles-ci ne pouvaient, face aux dieux à qui on ne devait et pouvait rien cacher, s’exprimer que de manière crue et directe et non pas de manière métaphorique.
Un peu à l’instar de l’intimité qu’on dévoile à son médecin.

Références

cette statuette figure dans le tome 1 de l’ouvrage D’art d’art de Frederic etMarie-Isabelle Taddei

Catalogue des ex-voto anatomiques du temple gallo-romain de la forêt d’Halatte ; Les ex-voto anatomiques de la Gaule romaine (Essai sur les maladies et infirmités de nos ancêtres) et Le temple gallo-romain de la forêt d’Halatte (commune d’Ognon, Oise). Nouvelle interprétation du site à la suite des fouilles de 1996 à 1999, persee.fr

Un sanctuaire gallo-romain dans la forêt d’Halatte (pdf téléchargement direct)

Le temple de la forêt d’Halatte , arbre celtique

Le temple de la forêt d’Halatte , lieux insolites

Temple gallo-romain de la forêt d’Halatte , Ex voto , Wikipedia

ex voto, enfant emmailloté, musée de Senlis

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