Mis à jour le 8/06/2014
Le squelette thoracique est constitué de 12 paires de côtes. Elles sont articulées en arrière avec les vertèbres thoraciques, en avant jusqu’à la 7ème côte avec le sternum, la 8ème, 9ème et 10ème côtes étant articulées par leur cartilage costal avec le cartilage costal sus-jacent.
Les fractures costales représentent le premier degré de la traumatologie thoracique, elles sont fréquentes mais pas toujours bénignes. Elles peuvent concerner l’os comme le cartilage costal bien que ces lésions soient moins décrites.
Sommaire :
Le mécanisme est la plupart du temps un choc direct sur l’arc costal qui se brise pour réaliser une solution de continuité.
Il peut être aussi un appui fort sur la partie antérieure ou postérieure avec bris de l’arc moyen. On peut voir enfin en cas de pression diffuse sur un hémithorax le bris de plusieurs côtés sur l’hémithorax opposé. On décrira ici des fractures focales non associées à un polytraumatisme.
A noter qu’il ne faut pas forcément un choc violent pour casser une côte (personne âgée, ostéoporose avancée) et que certaines surviennent même spontanément (fracture pathologique sur métastase osseuse).
Nous prendrons l’exemple de fractures isolées pouvant concerner la 3ème à la 10ème côte et détaillerons en fin de texte les dangers particuliers liés aux fractures des 2 premières côtes et des dernières.
Le diagnostic clinique est assez simple, c’est une douleur élective au siège de la fracture, une dyspnée, une inhibition de la toux et de la respiration ample. L’asymétrie respiratoire ne se voit pas pour des fractures isolées, au mieux le patient se tient dans une attitude antalgique en affaissant l’hémi-thorax concerné. Il y a rarement une ecchymose ou une petite lésion cutanée de voisinage, son absence n’élimine pas le diagnostic. Si la palpation du foyer supposé n’est que légèrement sensible, on peut rechercher une douleur témoignant d’une véritable fracture en comprimant le thorax à distance du foyer (la manoeuvre doit être douce et il vaut mieux l’éviter chez des personnes âgées ou fragiles). Il ne faut pas trop compter sur la présence d’emphysème sous-cutané (air piégé sous la peau) qui donne une crépitation palpable.
La radiographie thoracique de face (un peu moins de profil) est fondamentale, elle élimine les complications, peut montrer des signes indirects : emphysème sous-cutané, comblement de cul de sac costo-diaphragmatique témoignant d’un petit hémothorax associé.
La radiographie de gril costal n’est pas très intéressante car elle est souvent prise en défaut et ne montre pas le foyer de fracture. Elle suppose plusieurs clichés et finit par faire perdre du temps et être coûteuse. Elle ne montre pas non plus les atteintes du cartilage costal puisqu’il est radio-transparent. Elle ne change pas la conduite à tenir. Mais elle peut être intéressante si on suspecte une lyse osseuse, une fracture pathologique.
Le pneumothorax traumatique peut compliquer n’importe quelle côte fracturée, il est très souvent drainé sauf quand il est incomplet, mineur (mais il est assez souvent surveillé en hospitalisation).
Les associations lésionnelles avec d’autres fractures sur le squelette thoracique sont possibles, fractures costales controlatérales, volet costal ou thoracique, fracture vertébrale dorsale, fracture du sternum, mais peu vraisemblabes en cas de fracture unifocale.
pneumothorax droit, émoussement du cul de sac pleural droit, fractures de la 8ème à la 10ème côtes droites
La suspicion de fracture de côte peut constituer un motif de consultation à distance du traumatisme par des complications secondaires comme la survenue d’une pneumonie, sur un terrain fragilisé avec hypoventilation liée à la douleur. C’est particulièrement le cas chez le sujet âgé, et le risque de morbi-mortalité augmente avec le nombre de côtes fracturées.
C’est un bon moyen pour la détection d’une anomalie chez un patient instable qu’on ne veut pas mobiliser en radiologie. Elle est plus sensible sur la détection d’un pneumothorax ou d’un petit hémothorax que la radiographie faite en salle de déchocage. Elle peut visualiser une anomalie des parenchymes, hépatique, splénique, rénal mais ne permet pas de les éliminer totalement. Attention cependant cette analyse est difficile s’il n’y a pas rupture de la capsule et hématome intrapéritonéal, les contusions ayant des aspects hétérogènes au sein des parenchymes, en aspect pseudotumoral.
Avec une sonde superficielle haute fréquence on peut aussi repérer le foyer de fracture, la présence d’emphysème sous-cutané sous forme de bulles d’air hyperéchogènes. Elle nécessite un entraînement particulier pour être optimale et n’est pas encore en place en routine dans tous les centres. L’étude longue fastidieuse des foyers de fracture costale n’a cependant pas un grand intérêt en urgence, un peu comme pour le gril costal. Mieux vaut réaliser une FAST en basse fréquence pour détecter tôt une contusion pulmonaire et un hémothorax de faible abondance que de s’acharner sur le foyer de fracture lui même.
En cas de besoin, c’est un scanner thoracique qui sera envisagé puisqu’il détectera plus vite les lésions du contenu thoracique associées à la fracture costale. Mais ceci rentre plus dans le cadre de fractures étagées voire d’un volet thoracique que de fracture de côte isolée.
La pratique de scanners systématiques pour les traumatismes à haute vélocité amène des diagnostics de fractures costales qu’on aurait pas forcément vu sur une radiographie standard, ainsi que de petits pneumothorax non repérés sur d’autres examens. Ceci dit l’intérêt est très réduit sur un patient qui « va bien » puisque le traitement sera une abstention thérapeutique.
Le traitement de fractures costales simple est souvent un traitement antalgique adapté, avec utilisation de morphine si la douleur n’est pas soulagée. La morphine sera utilisée avec prudence chez les insuffisants respiratoires et on lui associera de la kinésithérapie respiratoire.
Une fracture d’une ou deux côtes n’est pas une indication à elle seule d’hospitalisation. Mais celle-ci se conçoit en fonction du terrain ou si la surveillance de complications potentielles risque d’être problématique (patient âgé, dément, insuffisant respiratoire sévère, alcoolisme). La fracture de côtes peut devenir une pathologie « médicale » du fait de ces terrains, ou en présence d’un risque spécifique lié au traitement (anticoagulants).
L’anesthesie locale par infiltration au foyer de fracture est un peu risquée et n’est active que peu de temps. Les patchs transdermiques de lidocaïne ne sont pas efficaces. La pose d’un cathéter à diffusion continu d’anesthesique en cas de fractures étagées (chez un patient qui sera hospitalisé pour surveillance).
Les contentions n’ont pas d’effet démontré mais sécurisent certains patients. Elles sont parfois nuisibles chez des patients âgés ou aux antécédents respiratoires, à l’origine d’atélectasies par réduction de la ventilation.
L’ostéosynthèse chirurgicale est rarement utilisée dans le cas décrit de fracture à un seul foyer, plutôt réservée aux gros déplacements et aux volets costaux. Elle se fait généralement à foyer fermé sans avoir recours à une thoracotomie.
La consolidation d’une fracture de côte tourne autour de 3 semaines à un mois quel que soit le traitement. L’union des deux segments fracturés se fait par un cal, qui peut être assez volumineux, rarement gênant (contrairement aux fractures des membres). Il peut cependant persister des douleurs séquellaires au delà, si les nerfs intercostaux ont été irrités au passage. Certains cals vicieux sur des fractures étagées peuvent cependant unir les côtes en créant des ponts osseux, et retentir sur la mécanique ventilatoire en la limitant.
Les douleurs résiduelles se voient peu après une fracture costale isolée, mais peuvent concerner la survenue de plusieurs fractures qui n’étaient pas apparentes sur les radiographies, et bien sûr les volets thoraciques et après intervention chirurgicale.
Les pseudarthroses au niveau costal sont beaucoup moins fréquentes que pour les fractures des os longs. Hypertrophique avec persistance du trait de fracture mais un cal osseux périphérique à traitement médical, hypotrophique sans cal osseux à traitement chirurgical.
La fracture de la première côte même en apparence isolée n’est pas bénigne. Son anatomie plus trapue et robuste que les autres la rend plus résistante aux chocs. Sa localisation au niveau de la ceinture scapulaire la protège aussi de chocs modérés. Sa fracture correspond donc à un traumatisme violent et il faut rechercher des lésions graves intra-thoraciques : lésions des gros vaisseaux (rupture de l’isthme aortique, compression de l’artère axillaire), ruptures trachéo-bronchiques voire contusion myocardique ; ainsi que des lésions sévères à distance du thorax.
Dans certaines séries, les fractures de la 2ème côte sont associées à une plus grande morbi-mortalité, probablement parce que la situation est la même que la première mais qu’anatomiquement elle adopte déjà une forme de côte plus classique et donc plus fragile.
Les cals vicieux à distance du traumatisme peuvent entrainer un syndrome du défilé costo-claviculaire.
Il faut toujours rechercher une lésion viscérale abdominale (foie à droite, rate à gauche, reins des deux côtés), d’autant plus qu’il existe un état de choc ou une déglobulisation.
Lors d’une étude publiée, sur une série de patients ayant subi un traumatisme de la paroi thoracique avec fracture de côtes, 71 % de ceux ayant présenté un état de choc présentaient des lésions des viscères abdominaux.
Fracture sans rupture de la corticale externe. fracture incomplète classique en cas de massage cardiaque externe, plus rare en traumatologie, possible chez le sujet âgé.
Désigne la survenue d’une fracture pour un traumatisme mineur ou de survenue spontanément témoignant d’une fragilité osseuse locale ou générale. Se voit chez l’enfant dans le cadre des maladies osseuses (ostéogenèse imparfaite ou maladie des os de verre), chez l’adulte dans l’ostéoporose avancée, l’ostéomalacie.
Fréquentes lors des métastases osseuses de nombreux cancers, elle se produit pour un traumatisme minime ou spontanément quand une lyse costale est déjà avancée.
Ces fractures peuvent se voir dans le cadre du syndrome de Silverman (syndrome des enfants battus), soit fractures postérieures assez évocatrices, soit de découverte fortuite sur une radiographie de thorax pour bilan de pneumopathie. Ces fractures ne sont pas uniquement l’apanage de l’enfant, mais peuvent concerner des adultes handicapés et des personnes âgées aussi.
Droite : fractures de côtes droites chez un enfant de 7 mois. Gauche : persistance de pneumonie, fractures costales gauches. Contexte de maltraitance
C’est une localisation possible des stress fractures, fractures de fatigue. Le diagnostic est plutôt posé sur des imageries complémentaires, scanner, scintigraphie osseuse. Il sort du cadre de cet exposé.
Ellrodt A, Fractures de côtes, Urgences médicales, éditions Estem
Warnier de Wailly G, Martinod E, Chapuis O, Pons F, Jancovici R, Traumatismes de la paroi thoracique, Plaies et Traumatismes du thorax, éditions Arnette
Rib fractures on ultrasound , Multiples rib fractures US , Buckle rib fracture , Radiopaedia
Rib fracture , rib fracture imaging , Lidocaine Patches for Rib Fracture Pain , Medscape
Thoracic Epidural Analgesia for Chest Trauma
Pubmed
Factors Affecting Pneumonia Occurring to Patients with Multiple Rib Fractures
Fatality Risk and the Presence of Rib Fractures
Isolated rib fractures in geriatric patients
First rib fracture and Horner’s syndrome due to a motor vehicle collision: a case report
Educational paper Imaging child abuse: the bare bones
The Radiographic Approach to Child Abuse
Cough induced rib fracture, rupture of the diaphragm and abdominal herniation
Successful Treatment of a Recalcitrant Pleural Effusion with Rib Fracture Fixation
Isolated Cervical Rib Fracture: A Rare Etiology of Thoracic Outlet Syndrome
Rib fracture: Different radiographic projections
Kirschner wire migration from the right second rib to the right ventricle: a case report
First rib fractures: not always a hallmark of severe trauma a report of three cases
A rare complication after Velpeau bandage: hemopneumothorax (article en turc mais images visibles sur le pdf)
Posterior Rib Fractures in a Young Infant Who Received Chiropractic Care
First-rib stress fracture in a high-school lacrosse player: a case report and short clinical review
Diagnostic échographique d’une fracture costale non visible à la radio
anesthésie loco-régionale par bloc intercostal écho-guidée
radio et scanner : pneumothorax traumatique après fractures costales droites
Lorsque la fracture est vraiment ouverte (les 2 segments fracturés se chevauchent), sans retentissement viscéral), quelle est la conduite à tenir?
le qualificatif « ouverte » sur une fracture c’est très spécifique puisqu’une fracture ouverte, c’est une fracture à gros risque infectieux de par la présence d’une plaie en regard du foyer de fracture. La prise en charge est donc très urgente puisque ceci va constituer un thorax soufflant. Si les 2 fragments se chevauchent, la fracture n’est pas tellement ouverte, au contraire cette superposition va faciliter la création d’un cal de consolidation. A la limite le problème serait si les 2 fragments restent très à distance l’un de l’autre, ce qui en pratique n’arrive quasiment pas puisqu’il y a beaucoup de systèmes de maintien au thorax. Les côtes ne peuvent pas aller bien loin contrairement à une fracture de diaphyse des os longs par exemple.
La conduite à tenir est en général la même pour une fracture fermée. S’il n’y a pas de retentissement majeure sur la respiration, on attend que ça consolide naturellement.
Bonjour,
J’ai eu 3 fractures costales suite à des efforts de toux sur pneumopathie il y a 5 mois et demi. Malgré les antalgiques, une côte est toujours très sensible et un cal est bien visible au CT, le bilan phosphocalcique est normal.
Que faire ?
Merci.
Comme déjà signifié dans d’autres articles où des patients me demandent conseil :
– ce n’est pas le bon site pour ça
– c’est trop délicat et à risque de mauvaises compréhensions, ce n’est même pas vraiment éthique
– c’est hors sujet vis à vis du site puisque ça dépasse largement le contexte de l’urgence, qui était le propos initial de ce blog
– en théorie et de manière purement scientifique : si vous avez encore des symptômes vous feriez mieux de consulter et dialoguer directement avec un praticien (les gens sont friands d’informations sur le net mais ça a surtout des effets pervers plus qu’un réel bonus). Je ne peux que vous rediriger vers votre médecin traitant qui vous orientera mieux
Je suis médecin, mon médecin traitant est dépassé et je pensais trouver un avis, mais ce n’est pas grave. Vous pouvez retirer ma question du site.
Que vous soyez médecin ne change pas le problème : dans la situation que vous décrivez vous êtes quand même patient. On sait tous que l’auto-diagnostic et l’auto-thérapeutique chez les médecins ça ne donne pas tjs de bons résultats donc il vaut mieux s’en référer à des confrères. Si le généraliste sèche oui il faut probablement consulter un spécialiste. Lequel, je ne sais pas trop : rhumatologue, chirurgien thoracique, spécialiste de la douleur ? Pareil je ne peux pas vraiment vous donner une aide très utile malheureusement
j’aimerais savoir pour une fracture de cote mettons nous du froids ou du chaud
En traumatologie on utilise plutôt le froid juste après l’accident pour la vasoconstriction qu’il induit et donc limiter la croissance de l’hématome, mais c’est plus simple à utiliser sur les extrémités. Pour la fracture de côte l’hématome pariétal est souvent limité, finalement ça saigne peu, par contre ça entraine vite un hémothorax +/- grand et ça l’application de froid n’a aucune action.
Après l’épisode, c’est clairement un effet placebo sur la douleur, mais pourquoi pas. Dépend de la préférence des patients. Le froid peut être vécu comme plus désagréable que le chaud sur le thorax.
Après ablation d’un adénome hyperparathyroïdien à 45 ans, je présente tjs des fractures de côtes spontanées (j’ai un tassement vertébral récent), malgré la prise de Bonviva, Calcium et vitamine D. De plus, je présente des névralgies intercostales. Ma question est : y-a-t-il un lien entre les deux pathologies ? Ces deux pathologies peuvent-elles être confirmées par un Scanner, une scintigraphie, RMN ou autre examen spécifique ? Les fractures de côtes et douleurs costales sont prises à la légère et malgré une nouvelle literie, je me réveille de douleurs chaque nuit … Merci de votre réponse car mon médecin spécialiste se contente de me donner des antalgiques divers pour plus impact sur la douleur.
Oubli majeur, j’avais également une grosse ostéoporose lors de l’ablation de l’adénome hyperparathyrodien
Aucune idée, cela sort totalement du cadre de la prise en charge en urgence des fractures costales. Les pathologies osseuses comme l’ostéoporose ou une ostéopénie post corticoïdes sont des facteurs de risque de fracture spontanée, mais c’est tout ce que je peux évoquer. Pour l’imagerie au niveau des parathyroïdes ce n’est pas mon rayon, pour les fractures costales, la radiographie de thorax de face suffit amplement, et l’échographie si les fractures sont hyper fréquentes et qu’on ne veut pas vous faire passer des radios trop souvent (mais il est très difficile d’obtenir une échographie dans ce contexte et ça n’a pas forcément un intérêt majeur).
Une fracture de cote est elle possible chez un enfant?
Oui, il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait pas. Le squelette de l’enfant est plus « mou » mais c’est tout à fait possible puisqu’on observe à peu près les mêmes sites de fractures chez l’enfant que chez l’adulte. Ce n’est cependant pas classique, surtout chez le tout petit enfant où on voit plutôt des fractures des membres liées à des chutes de leur hauteur. Les fractures des arcs postérieurs font partie des localisations possibles au cours du syndrome de Silverman, avec des fractures d’âges différents, dans un contexte de maltraitance.
Je suis assez étonnée que ma fille de dix ans, qui est mal tombée sur le coin d’une marche d’escalier, se plaigne d’avoir du mal à respirer, ait très mal dormi car elle éprouve des difficultés à se mouvoir et que le médecin urgentiste me dise que les fractures de côtes sont impossibles chez les enfants. Ceci dit une radio a été faite! Elle n’a rien. Peut elle souffrir ainsi à cause d’une contusion?
Je vous remercie de votre réponse.
Ces fractures ne sont pas impossible chez les enfants, cependant on y est moins confronté que chez les adultes.
Concernant votre situation je ne sais pas je n’y étais pas. C’est souvent une demande précise des gens de savoir où est LA fracture de côte. Ca n’a quasiment aucun intérêt. Si cliniquement c’est compatible alors il y en a une pas la peine de perdre son temps à chercher le site de fracture sur la radio (sauf contexte particulier). La seule radio utile c’est la radiographie de thorax de face (et un scanner si le trauma thoracique est majeur précédé d’une écho FAST si c’est réalisable), pour les complications que sont le volet thoracique, le pneumothorax et l’hémothorax. Le squelette osseux thoracique de l’enfant n’est pas complet et n’est donc pas lisible facilement sur une radiographie (ni thorax, ni gril costal). L’os peut être fracturé mais sans déformation (fracture plastique) ou c’est le cartilage costal qui peut être abîmé et ça n’apparait pas en radiographie. Et bien évidemment, la paroi thoracique comprend un peu de peau et du tissu musculaire qui recouvre en partie la cage thoracique surtout latéralement et dans le dos.
Le fait de dire qu’il n’y a rien à la radio n’est pas qu’il n’y a rien du tout, mais qu’il n’y a rien de grave et que les conséquences cliniques et thérapeutiques seront modestes (arrêt des activités sportives, antalgiques). Le travail de l’urgentiste n’est pas de porter un diagnostic ultraprécis documentaire mais de confirmer ou éliminer les choses graves et de donner des hypothèses diagnostiques et thérapeutiques pour qu’un relai soit possible en dehors des urgences.
La chute même de sa hauteur sur une arête avec réception sur le thorax est toujours à risque de fracture, quel que soit l’âge. Si la radio initiale est normale, il faut simplement surveiller. Si les symptômes douloureux durent dans le temps on en déduit logiquement qu’il a pu y avoir une fracture de côte et un contrôle à 8 jours de la fracture sans urgence n’est pas abusif si la douleur reste importante. Si les symptômes changent en particulier sur la respiration, il faut reconsulter au moindre doute.
Bonjour, partage de mon expérience suite à une fracture du cartilage costal, pour calmer la douleur dans sa phase aiguë. Mon traitement au départ était du tramadol 100 et du ketoprofene 50. Je suis passé ensuite au tramadol 150 au bout de 5 jours après arrêt du ketoprofene, la douleur étant toujours insupportable, surtout la nuit.
Les effets secondaires du tramadol à savoir nausées, vertige étant vraiment handicapant, j’ai diminué en repassant au 100 pendant deux jours puis suit retourner voir mon médecin pour revoir le traitement.
J’ai essayé du coup ensuite des emplatres de lidocaïnes 5% posé directement sur la zone douloureuse avec en complément un traitement de ixprim 37,5mg/325mg travail paracetamol, la douleur a été divisé par 3 la nuit suivant le premier jour de traitement.
Simple hasard du calendrier le pic aiguë étant passé ou effet notable de ce nouveau traitement ? Toujours est il que pour avoir essayer de me passer des emplatres quelques jours après, je me suis rendu compte que cela me soulageai beaucoup.
Salutations
Je n’ai pas d’idées particulières vis à vis de l’effiacité des patchs de lidocaïne à garder plusieurs heures par jour. Si je m’en réfère à l’utilisation locale de la lidocaïne, comme en préparation de pose d’accès veineux périphériques ou que j’utilise pour préparer l’anesthésie locale du toit d’un abcès, ça ne marche que très superficiellement. A mon avis, ça ne fonctionne pas pour aller aussi loin que le foyer de fracture costal. Mais l’efficacité par effet placebo peut être sans doute spectaculaire. Pour autant je ne pense pas qu’on puisse conseiller la généralisation de ce genre de traitement.
D’ailleurs ces patchs n’ont comme AMM officielle que les douleurs neuropathiques liées à un zona. Dans les centres de la douleur je sais qu’on les emploie parfois dans d’autres circonstances, mais ce sont souvent des douleurs chroniques qui ont résisté aux autres traitements. Le coût de ces patchs est loin d’être modeste d’ailleurs et de ce fait ils ne devraient pas être remboursés dans les indications hors AMM à moins d’être dans une situation complexe où les autres analgésiques sont formellement contre-indiqués (ce qui reste quand même très rare hormis en gériatrie).
Bonjour, je me suis fracturé les côtes 9, 10 et 11 il y a 4 semaines et 3 jours en faisant une mauvaise chute en escalade. Depuis 2-3 jours je ressens beaucoup plus fréquemment des craquements au niveau des côtes fracturées lorsque je fais des mouvements divers comme marcher ou bouger le bras. Même si ces craquements ne sont pas trop douloureux ( je prends 2x par jour du brufen) je m’inquiète de l’état de guérison de ma blessure. Pour information, je sors d’un état grippal de 3 jours. Est-ce que mes symptômes sont normaux au processus de guérison ou dois-je reconsulter un médecin?
Merci d’avance.
Meilleures salutations
Non à vous lire comme ça, les symptômes ne sont pas normaux et méritent que vous consultiez pour prendre un avis. A 1 mois une fracture de côte est normalement consolidée et n’est plus douloureuse. Ces craquements ne sont pas forcément une re-fracture mais peuvent être une déchirure intercostale sur des efforts de toux répétés pendant l’état grippal, mais ça c’est l’examen de votre médecin qui le dira.
Bonjour
Je me suis cassé 4 côte il y a 7 semaines. A la radio, une côte ne s’est toujours pas consolidée. J’aimerais dans un premier temps savoir combien de temps cela peut prendre à se consolider.
Dans un deuxième temps, si j’ai bien compris, la consolidation veux dire que les os on commencés à se ressouder entre eux (cal osseux), et donc ma question, combien de temps faut-il attendre à partir de cette consolidation pour que l’os soi aussi solide qu’a l’origine ?
Cordialement.
Cédric.
La consolidation tourne autour d’un mois (même plutôt 3 semaines). A cette date là, soit l’os est solide « comme avant », soit la consolidation a été pathologique avec un tissu osseux de mauvaises qualité, occasionnant un retard de consolidation (là on espère encore que le tissu va se remodeler normalement) voire passés plusieurs mois une pseudarthrose, c’est à dire une fausse articulation entre les 2 segments osseux (hypertrophique avec un cal mais le trait de fracture toujours visible qui a bon pronostic, hypotrophique sans cal qui nécessitera un traitement opératoire). Mais les pseudarthroses sont plutôt des complications des fractures des os longs et c’est très rare sur les côtes.
une histoire vraie. un patient X , depuis son accident ( percuté par une voiture roulant à vive allure) est en polypnée depuis une semaine, il n’a reçu aucun traitement, probablement il a des fractures de côtes, son score de glasgow est coté à 7 sur 15, combien de temps il va résister?
je ne comprend pas le sens de ce commentaire
Bonjour, Suite à une chute de vélo il y a 4 semaines je souffre d’un trauma costale bénin d’après mon médecin. En effet, les radios thoraciques ne montraient absolument rien (ni fracture, ni cassure, ni pneumothorax). Pourtant la douleur fut vive pendant 3 semaines. Aujourd’hui, je vais mieux mais à deux endroits sur le flanc la douleur se réveille si pression (impossible encore de m’allonger sur le côté concerné) et je me sens incapable de reprendre une activité sportive type course à pied ou vélo. Je suis comme totalement rouillé avec une sensation d' »enkylosement », de lourdeur sur le côté. A part ça aucun autre symptôme si je reste tranquille (je respire très bien même profondément par exemple).
Ma question est donc de savoir s’il faut reconsulter ou non et faire des examens complémentaires (scanner par exemple). Existe-t-il un risque à se donner encore 2-3 semaines de repos avant d’entamer de nouvelles investigations. A vous lire et à entendre mon médecin, en 3-4 semaine le problème aurait dû être réglé c’est quand même loin d’être le cas.
Par avance merci pour votre aide. Cordialement.
Il n’y a pas que l’os à considérer dans ce genre de problèmes mais l’espace intercostal avec ses 3 couches musculaires et le paquet vasculo-nerveux d’autant plus qu’une 1ère radio ne montre pas de fracture évidente. Tout ceci est potentiellement pourvoyeur de douleurs chroniques.
Bonjour,je joue au rugby,il ya 2 semaines jour pour jour,on m’a marcher sur les côtes,g passer radio,il mon dit hématome sur le muscle en dessous des côtes,que fait il faire pour ce soigner?merci…
Reconsultez un médecin. Ce n’est pas moi qui peut vous donner la réponse à votre situation
Bonjour, je cherche à savoir s’il faut un choc violent ou coup violent pour que l’arc moyen de la 4ème côte droite se fracture (fracture survenue sur une personne jeune et en bonne santé). En vous remerciant par avance, AVL
Dans cette région, il faut un choc assez violent quand même si c’est une force venant de l’extérieur sur l’arc moyen. Si c’est secondaire à une chute, la force mécanique est suffisante sur une simple chute de sa hauteur, en fonction du support sur lequel on se réceptionne, pour déclencher la fracture.
Pour des forces extérieures qui ne sont pas appliquées directement sur l’arc moyen, mais en compression sur l’arc antérieur et postérieur en même temps, l’arc moyen va céder et ce même pour un traumatisme finalement pas si violent que ça.
je me suis cassé les cotes en bateau il y’a 6 semaines en bateau, apres un choc violent de face et de plein fouet. Impossible de faire des radios et d’avoir un repos complet, j’ai continué à nager chaque jour et aujaurdhui j’ai toujours mal et je m’inquiete. Y’at il des risques? quels sont ils? puis attendre encore un peu pour voir si ca rentre dans l’ordre ou y a t il urgence?
J’ai 47 ans
Pour maintenant il n’y a plus d’urgence, mais puisque vous avez des symptômes vous devriez consulter. La réalisation d’une radiographie thoracique est simple, rapide, et permettra d’éliminer de grosses complications (pneumothorax, hémothorax) même si ça paraît peu probable que vous ayez quelque chose de grave maintenant. Même hors de France et en admettant que vous ayez à payer de votre poche cette radio, ce n’est à mon avis pas une dépense énorme.
On peut bien évidemment avoir mal après une fracture des côtes pour des raisons « bénignes » : une fracture déplacée qui a consolidée en laissant une déformation et éventuellement un conflit avec les nerfs intercostaux, le diagnostic peut être compliqué même avec des moyens d’imagerie plus perfectionnés, et il n’y a pas forcément de traitement. On devient hors sujet par rapport au site et donc je ne pourrai vous en dire plus. Mais pour cette raison également, consultez même tardivement.
Bonjour,
J ai 63 ans et le 1 février je me suis cassé les 9 10 et 11 cotes cote droit au plus externe en glissant sur mon bateau.
Apres plusieurs radios ne montrant pas de consolidation radiologique (juin) la dernière en date de septembre montre enfin un début de calcification mais aussi une pseudarthrose de la 10 ieme.
Le chirurgien a confirme le diagnostic cette semaine en mobilisant cette cote, et m a dit que cela n aurait aucune conséquence fonctionnelle sachant que je fait des sports comme le parachutisme ou la plongée … et que dans ce cas il ne ferait pas de cure de pseudarthrose
merci pour avis.
difficile de commenter, je m’occupe de la phase initiale de prise en charge et pas sur le long terme, mais je n’ai pas notion qu’on corrige tardivement des fractures costales, parce que finalement ça a des conséquences très tôt sur le plan respiratoire. Une pseudarthrose à ce niveau si elle n’entraine pas le même mécanisme qu’un volet, n’a pas de réel retentissement fonctionnel
Merci a vous je reste comme ca !!
est-il possible de se casser les côtes 7 à 10 chez une personne agée sans faire de chute? Si oui (Kiné respiratoire, manipulations,…)? Merci
Je pense que c’est possible. On observe de temps en temps aux urgences, des traumatismes qui ne sont pas liés à des chutes mais à des « massages », manipulations exercées par des professionnels de santé, et parfois des charlatans. Quand on a pas assisté à la scène, difficile de savoir ce qui s’est réellement passé.
Dans le 1er cas, si la personne est qqn de sérieux, c’est un accident et qui survient sur une fragilité osseuse (os ostéoporotique, fracture pathologique sur une métastase osseuse, un kyste osseux etc). C’est pas de chance, mais ça peut arriver. Tout professionnel de santé sait qu’une côte c’est quand même relativement fragile.
Dans le 2d cas, il existe des brutes qui manipulent en faisant bien craquer les os parce que ce craquement est souvent perçu comme positif par les gens. Quand on fait une pression comme une brute sur la cage thoracique, en particulier chez un patient âgé, on peut clairement lui casser des côtes.
Bonjour. Voici le résultats radio:Fracture non déplacée de l’arc latéral de la 11eme cote droite- (Chute d’un tabouret) Pour vous c’est une fracture (Grave)? La douleur est supportable-Votre avis merci-
Vous me fournissez le résultat d’une radiographie, c’est bien, mais je ne sais pas à quoi vous faites allusion … En même temps je me tue à répéter sur le site qu’ici on est pas là pour donner des avis médicaux en ligne, mais je pense que les gens n’ont jamais lu l’introduction du site.
Pour vous répondre, c’est écrit « fracture » donc il y a bien fracture en effet. La fracture est décrite comme non déplacée donc non ce n’est pas grave, d’autant plus que sur l’analyse du poumon et de la plèvre, aucune complication ne semble avoir été décrite. Sous réserve que cette radio a bien été interprétée et correspond aussi à une situation clinique qui n’est pas inquiétante. Consultez votre médecin si vous êtes inquiets.
Bonjour,
Depuis quelque temps et suite à un effort très intense réalisé très nerveusement (je tentais de « controler » une personne en crise de nerfs, bien plus forte que moi), je ressens une douleur tres vive à 2 endroits tres precis: jonctions entre sternum et les 2eme et 4eme cotes. La douleur est très vive à la pression, non vive mais présente toute la journée au repos.
Apres passage de radio non révélatrice et echographie laissant un doute au praticien, je suis un peu seule face au probleme et ne sais pas quoi faire.
Le praticien m’a indiqué qu’il pourrait bien s’agir d’une fracture/felure du cartilage costal (faisant jonction entre le sternum et les cotes concernées, si j’ai bien compris).
J’ai 2 questions en fait:
– j’ai toujours entendu dire qu’autant l’os se reconstruisait bien, par contre le cartilage non. Est-ce que cela signifie que jamais ces lésions ne se consolideront et que la situation n’évoluera pas? (Voire se déteriorera, si les mouvements de tous les jours mobilisant la zone tirent perpétuellement sur les lésions).
NB d’importance: je suis une femme de 39 ans souffrant d’ostéoporose tres importante.
– le praticien qui a passé l’échographie m’oriente vers un scanner… Mais une lésion du cartilage est-elle visible sur un scanner? Il me sembait que l’on ne pouvait pas voir le cartilage avec un tel examen…
Je suis un peu perdue et découragée…
Comment faire face à des lésions chondro-sternales si celles-ci, contrairement aux fractures osseuses, ne peuvent pas consolider (et que la chirurgie serait probablement exclue, dans la mesure où les organes vitaux sous-jacents ne sont pas atteint?)
Existe-t-il des solutions, que faire?
Merci par avance pour vore aide.
Je ne vais pas trop pouvoir vous aider, d’une part ce site n’est pas vraiment construit pour faire du conseil médical (qui est difficile, voire pas éthique) et il s’accorde principalement à la médecine d’urgence et plus aux situations devenues chroniques.
Le cartilage est visible au scanner, ça ne veut pas dire qu’une rupture du cartilage ou une fissure sera forcément visible, vu que ce sont des petites structures et qu’elles sont assez discrètes. Le cartilage a une teneur de gris intermédiaire au scanner (proche de la graisse ou du muscle), quand l’os est fortement blanc. S’il y a une fracture d’un cartilage chondro costal avec un aspect en accent circonflexe ça se verra, ou une luxation d’un cartilage désolidarisé du sternum, aussi. Dans les autres cas j’ai bien peur que non.
Ce n’est pas une zone où un traitement chirurgical est proposé sauf s’il y a un risque pour les organes sous jacents en laissant cette lésion (situation de polytraumatisés plutôt). Je ne suis pas sûr qu’il existe beaucoup de solutions radicales mais il y a peut être des propositions pour gérer ces douleurs au quotidien du point de vue de la Médecine de la Douleur.
Bonjour j’ai une fracture de l’arc antérieur des 6eme, 7 et 8 eme côtes. Cela fait deux mois maintenant et j’ai toujours mal. Est ce normal ? J’ai 57 ans et suis sportive.
Ce n’est pas forcément étonnant que la douleur soit encore présente après la consolidation théorique, surtout s’il y avait plusieurs côtes fracturées. Retard de consolidation, pseudarthrose, névralgie intercostale résiduelle, parfois pas vraiment d’explications rationnelles etc
Bonjour, en chutant dans un escalier, je me suis fait une fracture de l’arc moyen des 8e et 9e côtes gauche il y a exactement une semaine et j’ai toujours aussi mal, surtout quand je suis couchée. Selon vous est-ce normal ou dois-je m’inquiéter ? J’ai 58 ans. Merci d’avance pour votre réponse.