Une embarrure est, lors d’un traumatisme crânien, la pénétration d’un morceau d’os vers le contenu de la boîte crânienne. Elle réalise une fracture déplacée de la voûte. Elle fait partie des grandes urgences neurochirurgicales comme l’hématome extra dural et l’hématome sous dural aigu.
Il ne faut pas forcément un traumatisme très violent pour provoquer une embarrure, qui peut être de petite taille. Devant un traumatisme ouvert, on peut déjà voir au milieu du saignement que le relief de la voûte du crâne est déformé, faisant suspecter le diagnostic. Le risque est de passer à côté du diagnostic dans les traumatismes fermés (c’est à dire sans plaie cutanée).
Depuis la généralisation des scanners cérébraux en urgence, cette dernière éventualité est assez vite dépistée.
Cependant on remet en cause la pratique de TDM trop systématique notamment dans les 1ères heures d’un traumatisme crânien, qui serait faussement rassurante. (Ne parlons pas des radiographies de crâne qui n’ont quasiment plus d’intérêt dans ce contexte).
Les conséquences de l’embarrure sont une lésion directe du parenchyme cérébral et la formation d’une hémorragie par blessure d’un vaisseau sanguin. Dans ce cas, ce n’est pas tellement la perte sanguine qui crée le danger mais plutôt la constitution d’un hématome qui aggraverait la pression exercée sur le cerveau par hypertension intracrânienne (risque de décès par engagement cérébral).
En cas de traumatisme ouvert, s’ajoute à cela le risque infectieux avec formation de méningite post-traumatique ou d’abcès du cerveau.
La technique pour traiter une embarrure impose un savoir-faire neurochirurgical. Il faut inciser le scalp ou élargir la plaie déjà existante, la débrider et évacuer les esquilles osseuses et les débris de toute nature. L’habileté du geste réside dans le fait de relever le segment osseux enfoncé sans le faire pénétrer davantage dans le tissu nerveux.
Pour les fragments osseux d’une certaine taille, il est préférable de le repositionner à sa place normale pour protéger la masse cérébrale. La plaie est ensuite nettoyée, parée et fermée en laissant un draînage approprié.
La surveillance ne se conçoit qu’en milieu spécialisé. Les séquelles neurologiques sont fréquentes.
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Sources et références :
Depressed skull fracture, Radiopaedia
Growing skull fracture, Radiopaedia
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Voir aussi sur le site :
Plaies du cuir chevelu 1 simples – 2 contuses et3 scalp traumatique
Hématome sous dural aigu et chronique
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