thoracotomie

petite encyclopédie de l'urgence

Oxyurose

oxyures oeufs scotch test

oeufs d’oxyures vu au microscope après scotch test

Le dimanche de Pâques, cette délicieuse coutume qu’est la recherche des oeufs au fond du jardin. La joie des enfants.
C’est d’un autre type d’oeufs que nous allons parler ici, ceux des oxyures.
L’oxyurose est une parasitose bénigne, mais fréquente, ubiquitaire (la plus répandue en France, « pinworm » pour les anglosaxons) et parfois difficile à traiter notamment chez les enfants du fait de réinfestation.

Cycle parasitaire

Les oxyures (Enterobius vermicularis) sont de petits vers « ronds » comme tous les nématodes (dont l’ascaris) : en coupe ils sont ronds contrairement aux cestodes (dont le taenia) vers « plats ». tous ces vers étant des helminthes). Les vers adultes sont relativement courts, quelques millimètres, et blancs.
Les adultes sont des parasites du tube digestif de l’homme, notamment la fin de l’intestin grêle, où ils se reproduisent. Les femelles fécondées se dirigent vers le colon et le rectum, et sont soit expulsées par le bol fécal, soit elles forcent le passage du sphincter anal notamment la nuit, tout en restant accrochées à la marge de l’anus. Elles libèrent alors les oeufs par milliers avant de mourir. Ces oeufs sont très petits environ 50 microns dans le grand axe et contiennent un embryon qui va devenir rapidement vermiforme et infestant, ce qui explique les éventuelles auto-infestations.
Les oeufs résistants dans le milieu extérieur sont absorbés accidentellement via des aliments souillés. Leur coque protectrice est dissoute par le suc gastrique, ce qui libère les larves. Elles vont de l’estomac vers l’instestin grêle où elles finissent leur maturation.

Diagnostic

L’oxyurose fait partie des nématodoses dites intestinales, mais l’infection peut être latente ou paucisymptomatique.

Les signes évocateurs d’infection à oxyure sont des troubles intestinaux et un prurit anal vespéral, classiquement apparaissant au coucher.
Chez l’enfant, une irritabilité engendrée par le prurit est possible, voire des troubles mineurs du comportement et du sommeil.
Les troubles intestinaux moins précis peuvent être des douleurs notamment de la fosse iliaque droite, des selles molles pâteuses, rarement une diarrhée infectieuse.

Des complications sont possibles. Le prurit anal intense peut s’éczématiser parfois de façon étendue au périnée et aux plis inguinaux.
Chez la petite fille, la migration vers la région génitale peut donner une vulvo-vaginite.
Des pièces opératoires d’appendicectomies, retrouvent parfois une concentration importante de vers. Si l’appendice est histologiquement le siège d’une inflammation, on peut logiquement leur imputer l’étiologie de l’appendicite.

Les vers peuvent être retrouvés au niveau du périnée, et dans les sous-vêtements.
Quand ils ne sont pas mis en évidence, on peut rechercher les oeufs qui eux sont toujours présents. La réalisation du test de Graham ou « scotch test » (application le matin avant la toilette d’un morceau de cellophane scotch sur l’anus déplié, puis application sur lame de verre pour examen au microscope) permet de facilement les retrouver (il est utile aussi dans les taeniasis quand les anneaux ne sont pas observés à l’oeil nu, pour la recherche des oeufs) .
La coproculture ne retrouve que très rarement les oeufs d’oxyures, et il n’y a pas d’éosinophilie sanguine comme dans les parasitoses classiques.

A signaler qu’un cas dans une famille implique la contamination potentielle de tous les membres.

Traitement

Actuellement on traite par flubendazole qui est le traitement de l’ascaridiase, de la trichocephalose et de l’ankylostomiase également.
Le traitement classique est une prise unique de 100 mg, renouvelée 15 à 21 jours plus tard pour éradiquer un éventuel nouveau cycle parasitaire.
Pour certains auteurs cette posologie n’est pas toujours efficace et la dose habituelle utilisée dans les autres nématodoses est préférable (100 mg matin et soir pendant 3 jours).
D’autres traitements (albendazole, pyrantel, pyrivinium) existent, plutôt utilisés en seconde intention.

Il faut surtout y associer des rêgles d’hygiène pour la famille après dépistage d’éventuels autres cas et leur traitement.
Le port de vêtements de nuit étanches et fermés peut être utile. S’assurer de la propreté et de la brièveté des ongles des enfants. Laver le linge de corps.

Références

Parasitologie, documentation scientifique laboratoires Roland Marie

fiche flubendazole dans le Guide pratique des médicaments Dorosz

parasitoses digestives sur le site du corpus medical de Grenoble

Un commentaire sur “Oxyurose

  1. Fluorette
    11 avril 2012

    Je savais que t’étais un poète… Les oeufs d’oxyures pour paques, quel cadeau!

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