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Dengue

dengue hemorragique

hémorragie conjonctivale dans une dengue hémorragique

La dengue est une infection virale correspondant à la version tropicale de la grippe. Son incidence est en augmentation régulière, l’OMS estime un nombre de 50 millions de cas par ans dont 500 000 dengues hémorragiques (20% de mortalité).

Transmission

Le vecteur est un moustique du genre Aedes. Elle sévit en zone intertropicale, au départ en Asie du sud-est mais elle s’est étendue à l’Océan Indien, au Pacifique sud, aux Antilles et en Amérique latine. Aux Antilles elle survient de façon épidémique depuis 2009 et on a vu aussi des cas d’importation en France métropolitaine.

Il existe 4 types de virus qui entrainent une dengue. Ils font partie de la famille des Flavivirus (fièvre jaune, fièvre à virus West Nile, encéphalite japonaise, encéphalite de Saint Louis). Elle appartient de par le mode de transmission aux arboviroses (Chikungunya, …).

La transmission interhumaine n’est pas possible, mais on pense que des personnes infectées peuvent indirectement propager l’infection si un autre moustique vecteur les piquent lorsqu’elles sont malades.

Symptômes

La dengue classique survient entre 2 et 7 jours après l’incubation avec une forte fièvre, des céphalées, des nausées et vomissements, douleurs rétro-orbitaires, des myalgies et arthralgies. Une éruption cutanée morbilliforme (ressemblant à la rougeole) est possible et évocatrice.
Au bout de 3, 4 jours il se produit une accalmie avant une récidive intense des symptômes. Un syndrome hémorragique «mineur» est alors possible avec des saignements sans dangerosité : hémorragie conjonctivale, epistaxis, ecchymoses, puis régresse au bout d’une semaine. La guérison s’accompagne d’une phase de convalescence d’une quinzaine de jours.

Le dengue hémorragique représente 1% des cas de dengue et produit un tableau très sévère. La fièvre est intense et le syndrome hémorragique majeur : hémorragies gastro-intestinales, cutanées, cérébrales.
Les signes annonciateurs sont à rechercher lors de la phase brève de défervescence thermique : signes hémorragiques, douleurs abdominales intenses, vomissements répétés, hypotension, signes neurologiques.
La guérison peut être rapide et sans séquelles, mais un état de choc peut aussi se développer, surtout chez les enfants < 15 ans, avec évolution fatale sans prise en charge réanimatoire adaptée.
Le diagnostic différentiel de ces formes peut se faire avec des fièvres hémorragiques (Hantavirus) mais la plupart ont une distribution distribution géographique purement africaine (fièvre Ebola).

Des formes asymptomatiques ou pauci-symptomatiques sont assez fréquentes.

Le diagnostic biologique de confirmation passe jusqu’à 7 jours par le RT-PCR et la sérologie. Après 7 jours, uniquement le sérodiagnostic IgG et IgM. Une seconde sérologie au plus tôt 10 jours après le premier prélèvement confirmera l’infection.
La NFS cherche à dépister les thrombopénie, anémie, leucopénie, éventuellement des transaminases pour rechercher une cytolyse.

Traitement

Il n’y a pas de traitement antiviral spécifique contre le virus de la dengue. Le traitement est symptomatique.

La prévention individuelle vise à se protéger des piqûres d’Aedes : moustiquaires, répulsifs, ports de vêtements longs couvrant, diffuseurs d’insecticide à l’intérieur, serpentins à l’extérieur, utilisation de la climatisation. Pour lutter contre les larves, il faut enrayer les zones d’eau stagnante, gouttières, protéger les réservoirs d’eau.
Un syndrome fébrile au retour d’un voyage en zone tropicale doit faire consulter rapidement.

La prévention collective passe par le contrôle des moustiques vecteurs dans les zones concernées.
Elle passe aussi par les mesures de protection individuelle afin que les personnes infectées en zone tropicale et qui reviennent en métropole ne contaminent pas accidentellement d’autres personnes. Ce mécanisme serait possible, si la personne malade est piquée par certains Aedes existant dans le sud de la France et capable d’être des vecteurs potentiels de la maladie.

Le signalement des cas suspects doit être rapide pour confirmer biologiquement le diagnostic et guider les mesures de contrôle d’une épidémie débutante. Il est indispensable pendant la période d’activité du vecteur (mai à novembre compris) et dans les départements métropolitains d’implantation du vecteur (Alpes-de-Haute-Provence,
Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse et Var).

Institut de veille sanitaire : fiche de signalement pour la dengue

Références

 Institut Pasteur, Dengue

 Santé gouvernement, Dengue

Dengue fever – abdominal ultrasound finding

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Cette entrée a été publiée le 17 août 2012 par dans Infectiologie, Infections virales, et est taguée , , , , , , , .

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