thoracotomie

petite encyclopédie de l'urgence

Accidents d’irradiation

irradiation dosimetrie contamination

dosimétrie physique de détection

Le risque nucléaire existe sous deux formes, une accidentelle et une intentionnelle intégrée au bioterrorisme. Les accidents d’irradiation sont plutôt rares mais ils peuvent être à grande portée (accidents militaires, dispersion de sources radioactives, accidents de centrales nucléaires avec dispersion) ou à portée restreinte (exposition en centrale de recherche, accidents médicaux en radiothérapie/médecine nucléaire, liés à l’utilisation de sources industrielles).
Ce qui conditionne l’organisation globale de prise en charge d’une vaste gamme de patients (simples contaminés jusqu’à polytraumatisés-brûlés-irradiés).
Le diagnostic diffère d’un diagnostic médical classique car le plus souvent il n’y a pas de signes spécifiques (sauf pour de très fortes irradiations). C’est donc la mesure physique (puis biologique) par dosimétrie qui permet de confirmer.

Irradiation

Irradiation corps entier

C’est l’exposition à une source extérieure à l’organisme. Ce n’est pas à proprement parler une urgence thérapeutique sauf pour des expositions à des doses > 10 Gray ou 10 Sievert, on a souvent plusieurs jours voire semaines pour traiter. Mais c’est une urgence diagnostique pour évaluer la dose reçue.
La phase initiale évaluée en heures : on observe un état confusionnel, douleurs abdominales, diarrhée, hyperthermie, nausées/vomissements et asthénie. En cas de forte exposition on peut voir un état de choc, et des lésions cutanées érythémateuses douloureuses.
Le traitement après évaluation dosimétrique et biologique est souvent une surveillance au stade initial, il n’y a pas de traitement spécifique. C’est la surveillance de l’hémogramme qui est de mise en cas d’exposition forte car la cytopénie risque d’être importante.Suivent une période de latence (jours) d’autant plus courte que la dose reçue est forte, muette sur le plan clinique puis une phase d’état (semaines), pour laquelle les symptômes sont d’autant plus parlants que la dose était élevée. On voit les conséquences de l’atteinte de la moelle osseuse avec risque d’aplasie médullaire. S’y ajoutent des signes digestifs et respiratoires en cas d’atteinte élevée.
La dernière phase d’évolution tardive traduit la lente restauration de la fonction hématopoïétique.

Les doses supérieures à 15 Gy sont souvent létales malgré une prise en charge dès l’exposition (on exprime en gray les doses émises, c’est une notion de physique, en sievert les doses reçues, c’est une notion de biologie).

Irradiation externe partielle

Elle correspond à une brûlure radiologique, soit par irradiation externe d’un certain type de rayonnement, soit par contamination externe avec persistance du dépôt. Il s’agit souvent d’une irradiation des mains à des doses très fortes.

Contamination

Contamination externe

C’est le dépôt de substances radioactives sur une peau saine. C’est un accident bénin qui nécessite simplement une décontamination rigoureuse, en retirant les vêtements contaminés et en les isolant, un lavage à l’eau et au savon répété plusieurs fois, et la mesure une fois sec, de la contamination résiduelle.
Le personnel soignant doit se protéger (blouse, masque, calot, gants) ce qui suffit à éviter la transmission. La décontamination doit se faire le plus tôt possible, donc sur place dans une structure montée pour l’occasion.

Contamination interne

C’est l’incorporation de radionucléïdes par inhalation, ingestion ou inoculation (à travers des plaies, brûlures, ou lésions dermatologiques préexistantes). Une irradiation externe associée est possible. Devant un accident de radiocontamination il faut recueillir un maximum de renseignements sur la nature des éléments en cause et l’ordre de grandeur des quantités incorporées.
Il faut pratiquer l’élimination le plus rapidement possible après avoir mesuré l’activité : anthropogammamétrie, examens radiotoxicologiques (sur les urines, selles, prélèvement nasopharyngé et pansements de plaies, éventuellement sur sang) + NFS, caryotype et électroencéphalogramme sans attendre les résultats.
Les traitements visent leur action au niveau de la porte d’entrée (inhalation de chélateur, médicaments pour augmenter l’absorption et accélérer le transit, parage chirurgical de plaie) ou au niveau des liquides extracellulaires par complexation (DTPA, bleu de prusse, comprimés d’iode en cas d’exposition à l’iode radioactif).

Lésions combinées

irradiation tenues NRBC evacuation

prise en charge d’une victime irradiée et brûlée

Une irradiation globale aigüe ou interne peut être associée à des traumatismes de toutes natures (brûlures, fractures fermées, ouvertes, crush syndrome). La priorité dans ce cas là est donnée aux lésions conventionnelles. Elle peut augmenter le risque de choc, d’infection et d’hémorragie.
Une fois le blessé stabilisé, le processus de décontamination externe et/ou interne est mis en oeuvre.

Les accidents d’irradiation comportent un nombre de décès par an relativement modeste alors que les applications scientifiques se multiplient. Mais l’analyse de ces accidents montre que la plupart des conséquences graves auraient pu être évitées ou limitées.
S’y ajoutent bien évidemment les conséquences à très long termes d’expositions et contaminations telluriques avec les risques cancérigènes et mutagènes.

Références

Huguenard P, Catastrophe – De la strategie d’intervention a la prise en charge medicale, Elsevier science

Irradiation et accident nucléaire : identification des risques et prise en charge , SRLF

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Cette entrée a été publiée le 14 mars 2011 par dans Risque NRBC, Toxicologie, et est taguée , , , , , , , , , .

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