Si la fracture de Pouteau Colles est la vedette des fractures de l’extrémité inférieure du radius, c’est loin d’être la seule. Le mecanisme traumatique est commun pour de nombreuses fractures de l’extrémité radiale distale, de même que pour des fractures du 1/3 inférieur des os de l’avant-bras ou des fractures carpiennes.
On distingue donc dans ces traumatismes :
La fracture inverse, à déplacement antérieur est la fracture de Goyrand Smith (reverse Barton). Le traitement est chirurgical par abords antérieur, et il faut souvent utiliser une ostéosynthèse par plaque vissée ce qui alourdit les risques du point de vue chirurgical par rapport à la fracture de Colles.
Les fractures articulaires simples, comme celles cunéennes externes créent un déplacement souvent peu important de l’apophyse styloïde radiale. Elles peuvent donc être seulement plâtrées, ou fixées par une seule broche de Kirschner.
Les fractures sus-articulaires à trait de refends articulaire sont des fractures type Pouteau Colles qui, de par le mécanisme en compression font se scinder le fragment inférieur radial en au moins deux morceaux. Le trait dessinant un T ou un Y. Ce sont des fractures très instables à fort risque de déplacement secondaire.
Les fractures comminutives tendent à être plus fréquentes à tout âge quand le traumatisme est plus violent ou que l’os est fragilisé. Il s’agit d’un éclatement du fragment inférieur radial. Le traitement par ostéosynthèse classique n’est plus possible et on se retrouve concrètement dans deux situations :
– traiter orthopédiquement pour être moins invasif un grand vieillard par un plâtre BABP en sachant que le poignet restera déformé en « main bote radiale ».
– traiter chirurgicalement par système lourd comme un fixateur externe en distraction (pour éviter le raccourcissement du poignet).
La fracture-luxation marginale antérieure correspond à un mécanisme de compression-flexion et au détachement d’un morceau du radius vers l’avant, entrainant le carpe avec lui. C’est aussi une fracture très instable qui nécessite une ostéofixation.
Les associations traumatiques :
– une fracture de la styloïde cubitale ne change pas en elle-même la conduite à tenir
– la fracture de la tête cubitale se réduit souvent lors de la réduction radiale, elle peut nécessiter éventuellement une fixation
– la luxation de l’articulation radio-cubitale inférieure est fréquemment associée mais elle se corrige lors de la réduction de la fracture principale. Au pire elle sera fixée par une broche horizontale
– les autres lésions sont plus rares : fracture du scaphoïde carpien, luxation périlunaire, disjonction scapho-lunaire. Pas forcément évidentes à reconnaître en urgence et source de complications à distance (pseudarthrose, algodystrophie, …)
Le diagnostic différentiel se pose avec : Fracture de Pouteau-Colles, Fracture du scaphoïde et des os du carpe, Fractures des os de l’avant-bras – 1 – diaphyse, fracture de Monteggia et Galeazzi
Les fractures de l’extrémité épiphysaire distale du radius sont donc potentiellement plus instables que la fracture de Colles, mais de ce fait sont généralement prises en charge chirurgicalement plus facilement.
Le traitement orthopédique conserve toute sa place dans les fractures simples, ou dans des fractures plus complexes sous réserve de vérifier l’absence de déplacement secondaire. En effet, au delà de 3 semaines, le foyer de fracture est trop englué, et la reprise chirugicale primaire n’est plus possible. En cas de consolidation vicieuse il faudra se poser la question d’une ostéotomie à distance.
Smith fracture, Reverse Barton fracture, Radiopaedia