non ce n’est pas la statue d’une divinité inca mais les pièces osseuses de la charnière occipito-atloïdo-axoïdienne, vue antérieure
L’exploration en urgence d’un rachis cervical traumatique passe par des incidences radiographiques de face, de profil, 2 clichés de 3/4 et un cliché de face centré sur C2 réalisé bouche ouverte. Et dans les cas illisibles, ou quand la jonction C7-Th1 n’est pas visible ou en complément, un scanner cervical éventuellement avec reconstruction en 3D. Souvent en urgence, et dans les petits centres on ne poura bénéficier que de radiographies face/profil sans déplacer le collier cervical ce qui complique encore la lecture.
Ce qu’on recherche comme paramètres de normalité :
Quelques réserves cependant : surtout chez le sujet jeune on peut voir des dysharmonies de lordose voire une inversion de courbure qui n’est pas pathologique, du fait d’une plus grande souplesse de la colonne. En l’absence de radio antérieure (ce qui en urgence est toujours le cas, il est parfois difficile de conclure). Chez le sujet âgé arthrosique, on voit parfois des modifications en compaction et fusion de la colonne cervicale et des fractures de becs de perroquets.
Cliniquement il n’y a souvent qu’une cervicalgie et une contracture musculaire douloureuse. L’existence d’un déficit neurologique (sans lésion des paires crâniennes) moteur et/ou sensitif du membre supérieur et inférieur témoigne d’une lésion instable et oriente vers :
Les mécanismes à l’origine des lésions : (Radiopaedia)
Luxation entre la base du crâne et l’atlas, se voit plus fréquemment chez l’enfant et c’est une lésion extrêmement instable.http://radiopaedia.org/cases/atlantooccipital-disassociation
C’est une rupture de l’anneau de l’atlas C1, fracture de l’arc antérieur et postérieur. Sur les radiographies, de face les masses latérales de C1 sont éloignées vers l’extérieur, de profil le trait de fracture est parfois visible aussi en postérieur. Elle se voit mieux en scanner. C’est une lésion stable qui peut guérir avec traitement orthopédique. Mais les lésions associées sont nombreuses. Les lésions surajoutées ou intéressant les trous vertébraux sont instables et doivent être opérées.
C’est une fracture généralement horizontale de la dent de l’axis C2. Un cliché bouche ouverte doit théoriquement permettre de la mettre en évidence mais dans les cas de fracture avérées sur rachis instable, un cliché simple de lecture est difficile à obtenir, et justifie plus d’un scanner avec reconstruction. Le traitement est chirurgical. On décrit 3 types en fonction du siège du trait de fracture : 1 le + haut rare et potentiellement instable, 2 à la base de l’odontoïde et donc très instable, et 3 détachant l’odontoïde à travers les masses latérales de C2 de meilleur pronostic.
Fracture de l’isthme de C2, stable quand il n’y a pas d’atteinte du disque C2-C3 sinon le traitement est chirurgical.
Lésion assez rare au niveau cervical et nécessitant une chirurgie
Visible sur incidence de profil ou 3/4, uni ou bilatérale avec accrochage articulaire, et dans le second cas, l’articulation interarticulaire postérieure n’est pas luxée, mais fracturée. Nécessite une réduction orthopédique en urgence sous anesthésie et une fixation définitive chirurgicale.
luxation unilatérale au rachis cervical inférieurluxation bilatérale C6C7
lésion en hyperflexion avec perte de contact articulaire postérieur en C5C6
Il s’agit d’une lésion mixte par hyperpression axiale et cisaillement (chute sur le sommet du crâne, plongeon). Elle associe une fracture corporéale antéro-inférieure et une lésion disco-ligamentaire sus-et sous-jacente. Le traitement est chirurgical.
Fracture stable justifiant un traitement orthopédique.
Clay Shoveler’s fracture : fracture des processus epineux de C3 C4 C5 et des pédicules de C6
Extrêmement fréquentes, allant des formes bénignes stables à des lésions graves instables. Sur le cliché de profil, on peut voir de la simple perte de courbure harmonieuse avec raideur rachidienne à une bascule vers l’avant du segment sus-jacent à la lésion. Cette image n’est pas toujours présente et il faut souvent réaliser des clichés dynamiques à quelques jours du traumatisme pour dépister les lésions instables sous forme d’hyperlaxité.
La plupart des entorses chez le sujet jeune posent peu de problèmes mais sont plus problématiques chez les patients ayant déjà développé une cervicarthrose avec limitation fonctionnelle de la colonne cervicale.
Lésion cervicale traumatique parfois peu sévère, chez un patient de plus de 60 ans, à arthrose cervicale sévère, susceptible de décompenser brutalement avec tétraparésie ou quadriparésie.
Le diagnostic différentiel des entorses cervicales bénignes se pose avec les lésions ostéo-ligamentaires par hyperextension qui sont finalement assez fréquentes :
Saragaglia D, Traumatologie à l’usage de l’urgentiste, Sauramps
Langeron O, Rolland E, Riou B, Traumatismes du rachis, Traumatismes graves, Arnette
Radio-anatomie du rachis, Docstocs
Techniques radiologiques, rachis cervical et dorsal, slideshare
Recherche sur « cervical spine » , dont Cervical Spine Sprain/Strain Injuries et Cervical Spine Fracture , Medscape
Cervical spine fracture, Jefferson fracture, Extension tear-drop fracture, Flexion tear-drop fracture, Clay-Shoveler fracture, Hangman fracture, Hyperextension cervical injuries , Radiopaedia
tutoriel sur la lecture des radios du rachis cervical en cas de traumatisme
réduction et ostéosynthèse d’une fracture-luxation en C5-C6