thoracotomie

petite encyclopédie de l'urgence

Fractures du cubitus/ulna – olécrâne, apophyse coronoïde, épine olécrânienne

fracture olecrane

fracture de l’olécrâne peu déplacée sur une radiographie de profil du coude

L’extrémité supérieure du cubitus (ou ulna) a une forme particulière pour povuoir être articulée en haut avec la trochlée de l’humérus et latéralement avec la tête radiale. Le processus osseux qui remonte derrière la palette humérale est l’olécrâne. En avant et plus bas, en dessous de la zone des surfaces articulaires, la petite saillie osseuse  qui «verrouille» l’articulation est l’apophyse ou processus coronoïde.

Fracture de l’olécrâne

C’est une fracture qui peut se produire par choc direct sur le coude ou indirectement suite à une chute, le coude étant resté en flexion. La quasi totalité des fractures de l’olécrâne sont des fractures articulaires. Des avulsions osseuses, extra-articulaires donc, peuvent se voir par traction excessive du triceps brachial sur l’olécrâne. Enfin ces fractures peuvent être des fractures ouvertes puisque l’olécrâne est directement palpable sous la peau (malgré l’interposition d’une bourse séreuse) et les associations lésionnelles sont nombreuses, notamment avec les luxations du coude, et fracture de tête radiale.

La fracture de l’olécrâne contrarie l’extension normale du coude, l’impotence fonctionnelle est importante. Cliniquement la déformation est bien visible liée à l’oedème local dû à l’hématome. On peut percevoir aussi une crépitation liée à la fracture dans cette zone.
La radiographie, notamment le profil, montre bien le trait de fracture. Souvent cette fracture est déplacée, car le fragment supérieur est tiré par le tendon du triceps brachial.
L’examen clinique devra noter toute anomalie neurologique pouvant témoigner d’une atteinte du nerf cubital (ulnaire) : déficit sensitif dans la partie interne de la paume et du 5ème doigt, paralysie des interosseux.

Le traitement est quasi exclusivement chirurgical pour ostéosynthèse, elle peut se faire avec des broches de Kirchner et un laçage en 8 avec fil métallique. Le plâtre BABP peut être choisi en cas de fracture non déplacée et stable pour 4 à 6 semaines.

La rééducation doit être commencée précocément, le coude n’appréciant pas trop les immobilisations prolongées. Dans tous les cas, une perte de quelques degrés de flexion est possible après une fracture de l’olécrâne.

Fracture du processus coronoïde

Le mécanisme est plutôt une hyperextension du coude. En cas de fracture il faut toujours vérifier qu’il n’y a pas une autre fracture associée qui nécessiterait une prise en charge préalable (luxation du coude, fracture de la tête radiale, de l’olécrâne …).
Il existe une classification selon Regan et Morrey en fonction du % d’atteinte du processus (extrémité, < 50 % et > 50 %). Le type 3 est le plus instable et nécessite une chirurgie alors que le type 1 peut être traité par mobilisation précoce et après une période courte d’immobilisation pour le type 2.

L’immobilisation orthopédique par plâtre BABP, de façon relativement brève (3 semaines suffisent).
Quand le fragment est plus imposant ou déplacé, l’ostéosynthèse chirurgicale est indiquée, généralement par plaque vissée.

Epine olécrânienne

C’est un processus osseux pathologique qui se développe à la suite de tendinites du triceps brachial répétées.
Réalisant une saillie osseuse fine, elle est susceptible de se fracturer facilement pour un choc direct sur le coude.
La radiographie reconnait facilement la fracture du processus.
La symptomatologie est proche d’un hygroma du coude qui s’il est abondant, pourra être ponctionné avec des précautions d’asepsie. Il peut néanmoins se reconstituer et nécessiter un drainage chirurgical.
Le traitement de cette fracture n’est qu’un repos relatif du coude, mais un avis orthopédique peut être pris secondairement pour l’exérèse de ce processus s’il reste gênant (comme dans les épines olécrâniennes non fracturées d’ailleurs).

Sources et références :

Saragaglia D, Fractures du coude de l’adulte, Traumatologie à l’usage de l’urgentiste, Sauramps medical

Meyer F, Upper extremity and hand injury, Trauma by Moore Feliciano Mattox, McGraw Hill editions

Campbell C, Olecranon fractures, Greenberg’s text atlas of emergency medicine, Lippincott Williams & Wilkins editions

Handball, pathologie du coude

Radiopaedia : Olecranon fracture et Coronoid process fracture

Voir aussi :

Fractures de la tête radiale et du col du radius

Fractures de la palette humérale

Luxations du coude

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