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Georges Gilles de la Tourette

Gilles de la Tourette

Georges Gilles de la Tourette

Georges (Albert Edouard Brutus) Gilles de la Tourette est un neurologue français du XIXème siècle dont le nom est associé à un syndrome rare mais connu par sa singularité, comportant des manifestations brutales et involontaires sous forme de tics moteurs et verbaux, parfois grossiers ou injurieux.

Georges de la Tourette est né en France, le 30 octobre 1857 à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers dans la Vienne.
Il fait ses études à Poitiers puis devient interne auprès de Charcot à La Salpêtrière, et agrégé auprès du successeur de ce-dernier, Fulgence Raymond. Il fait partie de l’Ecole de la Salpêtrière et dans l’esprit de Charcot il a beaucoup travaillé sur l’hypnose et l’hystérie. On note un article sur l’hystérie dans l’armée allemande, pas vraiment apprécié par Bismarck.

C’est en 1885 qu’il fit la description de la maladie des tics convulsifs qui porte aujourd’hui son nom, à propos de neuf cas dont la marquise de Dampierre, qui était connue dans la noblesse française de l’époque.
Cette maladie ou syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), est caractérisée par des actions involontaires : tics moteurs (contractions musculaires simples ou complexes) et sonores (bruits du nez ou de la gorge, linguistiques en écholalie, voire coprolalie), survenant en rafale, apparaissant chez des sujets jeunes avant 18 ans. Ce qui a valu la célébrité de ce syndrome, ce sont ces tics sonores linguistiques grossiers mais ils ne surviennent que dans une minorité des SGT.
Il lui est associé d’autres comorbidités psychiatriques, troubles obsessionnels compulsifs, décifit de l’attention-hyperactivité, attaques de panique, toubles anxieux, auto-mutilations … L’évolution peut aller vers une amélioration voire une disparition pendant la 2ème décade de la vie, mais pour 1/3 des patients le trouble persiste à l’âge adulte. La cause n’est pas connue mais on suppose une origine génétique.
Le traitement est difficile , il n’y a pas de traitement curatif mais des solutions pour atténuer les symptômes. Ceci fait appel à de nombreux intervenants (neurologue, psychiatre, psychologue et travailleur social) et pas forcément de thérapeutiques médicamenteuses dans les formes mineures chez l’enfant. Les neuroleptiques sont utiles dans les formes modérées à sévères ainsi que les antidépresseurs et les thérapies comportementales. Récemment l’injection de toxine botulique ou la stimulation cérébrale profonde ont pu être évaluées dans certaines formes résistantes au traitement.
Bien évidemment à l’époque de Tourette, il n’y a rien de tout cela, les premiers psychotropes apparaissant avec les neuroleptiques en 1952 avec la chlorpromazine (Largactil®) synthétisée par Henri Laborit.

On a supposé qu’un certain nombre de personnalités célèbres dans l’histoire, auraient pu être atteintes de cette maladie, comme Mozart (et si on regarde Amadeus de Milos Forman, on peut le supposer aussi, mais ce film est une fiction et n’est pas fidèle à la réalité de la vie du musicien). Mais on l’aurait dit aussi de Satie, de Malraux …

Tourette est victime en 1893, d’une agression par arme à feu de la part d’une jeune femme, ayant eu recours à l’hypnose de nombreuses fois mais elle n’était pas a priori une de ses anciennes patientes. Son mobile serait d’avoir été hypnotisée contre son gré, ce qui n’est évidemment pas possible, et de se sentir persécutée par les partisans de l’hypnose médicale de l’époque. Cette affaire engendre même des rumeurs de crime suggéré par hypnose, mais au final il semble plutôt que cette tentative soit l’oeuvre d’une personne déséquilibrée ou paranoïaque. La blessure au scalp n’est que superficielle, et il est rapidement soigné par un célèbre chirurgien français de l’époque, Pierre Delbet.

Tourette subit d’autres drames à cette même période : la perte de son jeune fils et le décès de Charcot, son mentor, qui décompensent alors chez lui des troubles bipolaires, enchaînant accès dépressifs maniaques. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre ses activités et même d’avoir une activité littéraire et scientifique prolifique, dans lesquels on décèle déjà parfois ses perturbations psychiatriques.

Ces troubles s’aggravent nettement en 1902, et il est interné à Lausanne dans une clinique psychiatrique. Il y meurt le 26 mai 1904.

Références

Georges de la Tourette sur Wikipedia

Attentat contre le Dr Gilles de la Tourette, dans Le Progrès Médical, de 1893

Tourette’s syndrome: from demonic possession and psychoanalysis to the discovery of genes

Mozart’s movements and behaviour: a case of Tourette’s syndrome?

Tourette syndrome, orphanet (synthèse en anglais)

fiche détaillée en pdf sur le syndrome Gilles de la Tourette, orphanet (en français)

syndrome de Gilles de la Tourette, synthèse neurologique canadienne

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