A la demande de Miette, je remets en ligne ce billet sur le Manuel pratique de la garde-malade et de l’infirmière, qui figurait sur le site Hippocrate.
L’image est la page de titre du premier tome d’une série d’ouvrages, parus en 1889 concernant la formation professionnelle des infirmières. Ils ont été édités sous la direction du Dr Désiré Bourneville.
Désiré Bourneville (celui de la sclérose tubéreuse) est un des superviseurs des premières écoles parisiennes pour les infirmières à la fin du XIXème siècle.
L’ouvrage, en 5 tomes, fait une synthèse de disciplines médicales fondamentales, techniques infirmières, hygiène et même comptabilité. Tous sauf le premier tome sont consultables sur Gallica, le site de la bibliothèque nationale de France :
tome 1 : Anatomie et physiologie
tome 2 : Administration et comptabilité hospitalières
tome 3 : Pansements
tome 4 : Femmes en couches – Soins aux aliénés – Médicaments – Petit dictionnaire
tome 5 : Hygiène
Il est inutile de dire que TOUTES les infirmières et étudiantes infirmières (et les infirmiers aussi) devraient connaître les préceptes de cet ouvrage sur le bout des doigts.
Quelques morceaux choisis :
«La société civile, si elle ne veut être ans cesse en lutte contre les envahissements perpétuels de la société religieuse, doit enlever aux congrégations tous leurs moyens d’action, toutes leurs ressources officielles. Tout congréganiste, qu’elle que soit sa robe ou sa coiffe, est d’ores et déjà un ennemi irréconciliable de la société civile. En l’éliminant, en lui enlevant traitement et moyen de propagande, on rend service à la société civile sans lui créer un ennemi de plus.
Et à chaque fois qu’on remplace une soeur par une laïque, un frère par un laïque, on rend service à la société civile sans lui causer de tort. Loin de là : non seulement la personne qui remplace la religieuse, mais sa famille toute entière, solidaire dans ses intérêts. La religieuse, elle, a renié sa famille.» (tome 2, administration et comptabilité hospitalières)
«Les causes d’altération de l’air sont multiples. En premier lieu se place la respiration. […] L’éclairage, la combustion, les émanations des lieux d’aisances malpropres, disposés d’une façon défectueuse, les poussières de la laine des matelas, etc .., sont aussi des causes d’altération de l’air. Il convient d’ajouter encore les miasmes provenant des corps vivants ou des matières animales en décomposition. Parmi les premières causes se rangent la perspiration pulmonaire et la transpiration ou l’exhalation cutanée.
A la surface de la muqueuse pulmonaire, il s’exhale de la vapeur d’eau renfermant une matière animale. La transpiration cutanée se compose surtout des mêmes éléments. C’est à l’existence dans l’air des produits de l’exhalation pulmonaire et cutanée qu’est due l’odeur que l’on perçoit dans les salles où sont réunis un grand nombre d’individus : moins l’air se renouvelle, plus cette odeur est perceptible, plus l’air est vicié» (tome 3, pansements)
« Par l’ordre, la régularité de la vie, la discipline intérieure, tempérée par une affectueuse surveillance, on détermine à l’aide de l’isolement plus ou moins parfait, sinon la guérison, au moins une évidente amélioration. » (tome 4, soins aux aliénés)
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Voir aussi sur le site :
« La pourriture d’hôpital », la gangrène nosocomiale
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J’adore !
YES! Merci 😉
C’est juste génial. J’adore les vieux livres, en particulier de médecine et d’histoire! Ils disent tellement de leur époque. D’ailleurs, je me demandais, c’est quoi la date de parution de ce manuel?
1889
Merci! En fait elle était sur la page de couverture, hinhin 🙂
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