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Les maîtres du désordre – exposition musée du Quai Branly

masque Koyemshi

masque de Kachina Koyemshi Tête-de-boue (population hopi ou navajo, Etats-Unis 1900-1950), présenté lors de l’exposition Les maîtres du désordre au musée du Quai Branly

Les maîtres du désordre est une exposition qui a eu lieu au musée du Quai Branly à Paris. Je peux déjà le mettre au passé puisque celle-ci a commencé le 11 avril 2012 et qu’elle ferme ses portes aujourd’hui, dimanche 29 avril 2012.

Si vous n’avez pas eu l’occasion de la voir, et que vous n’êtes pas loin de Paris, arrêtez la lecture de cet article et allez la voir, on en reparle après.

Si au moment où vous lisez ceci, l’expo ferme ses portes, petite consolation, le musée a édité un livre qui retrace l’esprit de l’exposition et présente les plus belles pièces.

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/les-maitres-du-desordre.html

Le thème et le contenu

L’exposition tire son titre du livre «Possession et chamanisme : les maîtres du désordre» de Bertrand Hell.
Je ne me suis pas procuré ce livre donc je ne vous en ferai pas d’analyse ni même ne donnerait mon sentiment dessus. J’ai peur qu’il soit un peu complexe, et donc par manque de courage, pour l’instant je laisse de côté son achat.

Le concept, pas évident à saisir au début. On me l’a présenté comme une exposition sur les chamans, la vidéo «bande-annonce» ne rend pas justice à l’expo, en se consacrant trop à la mise en scène qu’au contenu lui-même. Elle porte sur les forces du chaos, le chamanisme et ses «intercesseurs», les sorciers, les prêtres (plus vaudous que catholiques, je vous l’accorde), les figures dans les sociétés dites primitives (mais pas seulement) qui servent d’intermédiaires entre les esprits et nous.

La maladie et le soin sont présentes dans l’exposition puisqu’elle représente une partie du champ d’action de ces êtres (sont ils encore humains ou « frontières » avec le divin ?).

Trois parties : le désordre du monde, la maîtrise du désordre et la catharsis.
Dans une sorte de labyrinthe blanc, d’aspect presque clinique, «hospitalier» ou plutôt inhospitalier, fait exprès pour perdre le visiteur. D’un autel vodun (activé par un prêtre « sorcier du fou-rire » togolais), d’une statuette d’homme-médecine, de masques grotesques (comme celui représenté plus haut) en passant par un véritable bazar d’accessoires de guérisseurs, l’exposition propose des pièces de collections anthropologiques rares.
L’exposition se finit par les représentations des grandes scènes de foules, bacchanales et carnavals qui offrent une manière profane de communiquer avec les esprits et la nature.

Impressions

Dans la théorie c’est excellent, dans la pratique, le cadre est un peu bizarre à voir (blanc partout, des barres métalliques, du plâtre et de la filasse). Mais à la limite cela met en valeur les pièces exposées. Le grand intérêt de l’exposition réside bien dans ces masques et costumes cérémoniels des chamans, féticheurs, clowns sacrés, psychonautes, …
On trouve des objets assez hallucinants, comme ce masque tubuan de la population tolaï de Papouasie-Nouvelle-Guinée avec un visage simpliste rappelant certaines marrionnettes de L’étrange Noël de Mr Jack de Tim Burton et Henry Sellick.
Ou le costume du Ndungu, porté par le nganga, prêtre de la population woyo du Congo avant 1889, entièrement fait de plume. Les larves (masques) suisses, les costumes de Sourvaskar de Bulgarie et de Krampus d’Autriche sont également très surprenants, d’autant plus qu’ils sont très récentes (1980-1990).

Personnellement je n’ai pas du tout été sensible aux oeuvres artistiques modernes (notamment les performances vidéos) qui ont été inclus pour servir de transitions. C’est limite si elles ne parasitent pas l’ensemble en détournant l’attention du visiteur.
Les tubulures de verre et fioles contenant différentes substances donne un ensemble joli mais sa place dans cette exposition est discutable. Il ne faut pas s’arrêter à la première oeuvre, panneau d’entrée avec demi globe-terrestres recouverts de scotch brun immonde qui tuméfient la planète, franchement moche et trop lourde de symboles.

C’est une exposition qui n’est pas facile, avec des côtés morbides certains. Le genre à vous faire faire des cauchemars pendant quelques nuits (ou jours si vous avez joué avec des hallucinogènes pour un voyage chamanique, ce que je ne saurai vous conseiller, à vos risques et périls).

Je rassure tout le monde, on peut être partisan d’une médecine «dure», allopathique, hostile aux guérisseurs de tous poils et fasciné par ce genre d’exposition. Après Paris, l’exposition devrait être présentée au Kunst-und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland (Bonn, Allemagne) du 31 août au 2 décembre 2012 et à « La Caixa » Foundation (Madrid, Espagne) du 7 février au 19 mai 2013.

Une vraie découverte pour moi, je remercie chaleureusement la personne qui me l’a fait découvrir.

ps : sur l’illustration d’accompagnement, les «petits grelots» sur le front et les tempes, c’est bien ce à quoi vous pensez avec des plumes dessus …

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Cette entrée a été publiée le 29 juillet 2012 par dans Art Cinéma Musique, et est taguée , , , , , , , , , .

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